et qu'on se noie dans ces nuits fauves

(souciant)
surnom: hugo, c'est déjà largement suffisant. date de naissance: 19/09/76 plus grand rêve: gamin, tu voulais conquérir le monde de sa jolie plume et de ses mots. aujourd'hui, tu y rêves encore, malgré une perte considérable de ta vue. premier amour: il s'appelait richard, il était anglais en immersion dans ta classe en secondaire trois. toi, t'étais le roux qui réussissait trop et dont personne ne voulait. puis un jour, il est venu te parler. tu ne l'as jamais oublié, même s'il ne s'est jamais rien passé. chanson du moment: encore un soir de céline dion idole: alexandre dumas, cet écrivain qui t'a donné le goût de donner vie à des personnages épiques à toi aussi. boisson préférée: tu détestes l'alcool, mais pour paraître un peu fancy, un shirley temple dernier message sms envoyé: j'ai bientôt terminé cette histoire, à ta soeur.


Tu roulais en direction de la maison familiale. Suite à un long voyage de reconnaissance à Chicago, tu revenais pour les fêtes de Noël chez tes parents. Ce n’est pas très loin de la province de l’Ontario et c’est facile d’y aller en voiture. Du coup, tu avais pris la tienne pour te rendre chez les festivités qui devaient bientôt commencer. Travaillant comme infirmier dans un hôpital, tu t’étais porté volontaire pour aller aider les citoyens du pays voisin, aux pris avec un rude hiver. Des froids record, des centimètres de neige et des kilomètres de glace à n’en plus finir, bref Chicago avait été au pris avec beaucoup de débordements et tu avais pris la direction de la ville pour aider les médecins sur place. Aider les gens, ça a toujours été la chose qui te rendait le plus heureux. Évidemment, tu c’était la période des fêtes et tu voulais que tout le monde ait droit à son Noël. Mais tu étais loin de te douter que tu allais soudainement devenir le patient. Roulant sur les rues glissantes à visibilité réduite, tu essayais d’aller le plus tranquillement possible, mais ce qui arriva finit par arriver. Tu perdis rapidement le contrôle de la voiture et elle finit par atterrir dans un fossé. L’impact avait été tellement fort que tu perdis connaissance.
Plus rien.
Tu ignores ce qui est arrivé, mais tu t’es réveillé dans une chambre d’hôpital. On racontait l’histoire de ton accident partout. Ta voiture était partout dans les nouvelles, mais lorsque tu ouvris les yeux, le choc total. Tu ne voyais presque plus rien. La panique s’empara de toi, et tu n’apercevais –et aperçois encore- que des ombres. « Mais qu’est-ce.... qu’est-ce qui se passe... je... je ne vois pas très bien... Où suis-je ?! » Les infirmières se précipitèrent vers toi. On t’expliqua que ta voiture avait piqué près de la frontière américaine et canadienne. Ce sont des passants qui avaient alerté les autorités. Tu es de nature très calme et tu comprenais ce qu’ils te racontaient. Tu es resté très serein, attendant un vrai diagnostic. Tu devais avoir dans la vingtaine dans ce temps-là. Tes parents sont arrivés en panique, heureux que tu sois encore en vie, mais le choc de la perte d’un sens aussi important leur fit mal au cœur, tu t’en rendis compte. Même pour toi, tu ignorais ce que le futur te réserverait... « Va-t-il vraiment falloir que je me réoriente ? » Tu tremblais dans ta voix. Elle était brisée, tu ne voulais pas abandonner. Tu étais tellement déterminé et tu adorais ce que tu faisais. C’est encore aujourd’hui une passion pour toi. « Je ne veux pas abandonner, pas maintenant, il ne me reste qu’une année... J’aime ce que je fais, même si... même si je ne vois pas très bien... » Tu as senti la main froide de ta mère se poser sur la tienne, même si tu ne pouvais plus le voir. Ton père, était à côté d’elle, tu voyais son ombre à côté d’elle. « Peu importe ta décision, il va falloir que tu travailles fort, mais je n’ai jamais eu aucun doute, mon fils est un battant. » Ta mère était sûrement trop submergée par l’émotion, ce soir-là. Tu te rappelles que tu n’as pas dormi de la nuit, te demandant comment faire pour le reste...

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